Alex (Première partie)



Le portail métallique glissa silencieusement et nous nous garâmes dans le jardin, sous un grand drapeau arc-en-ciel. Le ton était donné : nous nous trouvions dans un lieu « gay friendly ».

Comme chaque année, pour notre anniversaire de mariage, nous avions choisi de passer ce week-end en amoureux dans une maison d’hôtes. Celle-ci, particulièrement adaptée aux couples, comportait quatre chambres. Toutes étaient occupées ce soir.

L’endroit était tenu par un couple, Lionel, particulièrement attaché à la partie commerciale, et Michel, petit et râblé, chargé de la décoration et de la restauration.

La soirée débutait par un apéritif dans le salon afin que tous les occupants du lodge puissent faire connaissance. Il y avait là un jeune couple qui fêtait ses cinq ans de mariage, des quadra qui avaient « casé » leurs ados pour une escapade en amoureux et un couple de femmes d’une trentaine d’années qui s’apprêtaient à convoler. Mon attention fut immédiatement attirée par Alex : brune, les cheveux courts, d’allure dynamique, elle animait un bar gay de la région aixoise. Sa compagne, blonde aux grands yeux clairs, ne la quittait pas des yeux.

Très vite, grâce au talent de Lionel et, sans doute aussi, aux boissons alcoolisées, les conversations s’animèrent. De nombreux sujets furent abordés dans une ambiance chaleureuse et détendue. Petit à petit, sans qu’elle cherchât à accaparer l’attention, les anecdotes d’Alex sur le monde de la nuit et la communauté LGBT prirent le pas sur les autres sujets. Elle était drôle, charmante, naturelle, aussi agréable à regarder qu’à écouter. Nous prîmes place autour de la table pour le dîner sans vraiment de transition dans les conversations. Je me plaçai quasiment face à Alex et pus à loisir continuer à l’écouter et à l’observer le reste de la soirée. J’étais sous le charme. Guillaume, connaissant bien mes goûts, me regardait en souriant ; il se pencha et chuchota à mon oreille : « Elle te plaît, pas vrai ? » J’acquiesçai en silence.

Le dîner se déroula ainsi jusqu’au dessert – délicieux – à l’issue duquel Lionel nous proposa de retourner dans le salon pour le café. Nous nous installâmes dans les confortables canapés qui entouraient deux tables basses. Chaque couple était lové dans le sien, seuls nos hôtes allaient et venaient, débarrassant la table du dîner, nous apportant boissons chaudes, digestifs et biscuits, et s’assurant que nous ne manquions de rien.


Les lumières furent tamisées, et, petit à petit, les conversations collectives se muèrent en chuchotements, chaque couple se créant une bulle d’intimité. A demi étendue, blottie contre la poitrine de Guillaume qui m’enserrait de ses bras, je continuais à observer les deux jeunes femmes installées dans des positions similaires aux nôtres. Alex murmurait quelques mots à l’oreille de sa blonde amie, la faisant sourire d’un air entendu. Puis, d’un geste quasi imperceptible, ses mains glissèrent sur le corps de sa compagne, la gauche lui enserrant un sein et la droite s’arrêtant sur le bas-ventre, juste au-dessus du Mont-de-Vénus. Lentement, elles entamèrent un doux ballet, l’une caressant le globe, excitant le téton à travers le fin tissu, l’autre appuyant sur le pubis, puis descendant doucement entre les cuisses. Les doigts caressèrent le sexe par-dessus les vêtements, en un geste circulaire. La quasi-obscurité était leur alliée. La blonde bougea légèrement, changea de position et entrouvrit les jambes. La main d’Alex remonta la jupe et je devinai que sa compagne ne portait pas de sous-vêtements. J’imaginai sa fente humide, tendue dans l’attente d’un doigt expert ; l’attente ne dura guère, et l’index, rapidement humecté de salive, se posa sur le bouton et commença à le masser lentement. Elle poussa un soupir, puis sa respiration s’accéléra, rythmée par le doigt redoutablement efficace.

Le spectacle, pourtant discret, me fascinait ; je savais que Guillaume, sa tête au-dessus de la mienne, n’en perdait pas une miette et devinait mon trouble. Masquée par le châle que je portais ce soir-là, ma propre main se glissa sous la ceinture de ma jupe, puis sous l’élastique de ma culotte de dentelle. Mes doigts confirmèrent ce que je savais déjà : j’étais ruisselante d’excitation. Mon doigt se posa légèrement sur le bouton gonflé puis commença à le caresser doucement.

L’obscurité était telle, désormais, que je ne voyais plus que des ombres. Mais j’avais l’oreille aux aguets, et j’entendais le souffle de la jeune femme. Je bougeais à peine, attentive à ne rien laisser paraître, ni aux personnes installées dans le salon, ni même à Guillaume qui m’enlaçait. Un doux gémissement nous parvint soudain du canapé en face de nous ; nous vîmes la silhouette d’Alex se pencher et embrasser fougueusement son amie. Mes doigts appuyèrent davantage sur mon clitoris turgescent et, très vite, une crispation contracta mon ventre en même temps qu’un léger soupir s’échappait de mes lèvres. Je sentis Guillaume réagir : il se pencha vers moi, tourna légèrement ma tête en attrapant mon menton afin de pouvoir me regarder dans les yeux. Je vis son sourire interrogateur et baissai les yeux, un tantinet gênée d’avoir été percée à jour. Son sourire s’élargit et ses bras me serrèrent un peu plus fort lorsqu’il murmura à mon oreille : « Ma cochonne ! ». Ces mots, il le savait, m’excitaient particulièrement. Je me tortillai sur le canapé pour lui faire face et l’embrassai longuement avant de lui chuchoter : « Et si nous rejoignions la chambre ? ». Ce mouvement sembla donner le signal du départ pour tous les couples présents. Tout le monde se leva et se salua en se souhaitant bonne nuit.

Puis, chaque couple se dirigea vers le grand escalier.
A.

Commentaires

  1. Un excellent début d'anniversaire !!!!
    Ce récit me passionne et j'imagine bien Audrey .......
    tout émue d'une telle situation.

    Vivement la suite, je suis impatient !

    Très bon récit vivant !

    Bises

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  2. Quel joli récit plein d'érotisme fluide qui correspond très bien aux délicieux "coms" qu'Audrey a écrit sur notre blog.
    Dommage que cette soirée soit restée "sage" avec ce couple lesbien !!!
    Belle journée à vous, très sensuellement, Marylen troublée par ce récit ...

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