Le massage


Ding-Dong !

Le son du carillon à l’intérieur du bâtiment nous parvint assourdi ; après quelques secondes, la porte d’entrée s’ouvrit et deux silhouettes apparurent et vinrent à notre rencontre. Nous découvrîmes un couple charmant, la petite quarantaine ; notre hôtesse, une brunette aux cheveux courts, de jolies rondeurs, un sourire adorable, nous accueillit par les trois bises en cours dans notre région. Son mari, un peu en retrait, attendit en souriant que sa femme ait fait les présentations, puis serra la main de Guillaume avant de m’embrasser à son tour.

Nous entrâmes dans le pavillon. Après les politesses d’usage, nos hôtes nous proposèrent de visiter leurs installations.

Une petite cabine équipée de deux chaises, d’un valet et de patères où étaient suspendus deux peignoirs d’une épaisse éponge blanche nous permettrait de nous déshabiller. Attenante se trouvait une grande salle de bain avec une douche à l’italienne et une étagère remplie de nombreux produits de toilette. Puis, nous pénétrâmes dans une grande pièce coupée en deux par une cloison mobile que l’on pouvait ouvrir ou fermer à volonté. Dans chacune des parties était installée une table de massage ; la cloison était entrouverte. Nous échangeâmes un regard : ce n’était pas tout à fait ainsi que nous avions imaginé la soirée.

Quelques mois plus tôt, à l’occasion de notre anniversaire de mariage, nous avions passé un week-end en amoureux dans une chambre d’hôtes. Outre les prestations habituelles, le propriétaire proposait de réserver un massage du dos et des jambes effectué par un professionnel. Nous avions choisi cette option et avions beaucoup apprécié ce massage dont nous avions bénéficié l’un après l’autre.

Une fois de retour, nous nous étions renseignés sur les professionnels proposant ce genre de service et avions découvert, près de chez nous, un couple de masseurs dont le site internet détaillait les compétences. Parmi elles, le massage « tantrique » attira notre attention : il s’effectuait simultanément sur les deux partenaires, et les clients comme les masseurs étaient nus. Nous leur avions téléphoné et après avoir demandé des renseignements sur la durée, le type de prestation et le prix, nous avions pris rendez-vous.

A présent, la disposition des lieux nous déstabilisait : nous avions imaginé un massage côte à côte, où nous pourrions tout à la fois apprécier les sensations du massage sur nous-mêmes et profiter du spectacle des mains expertes sur le corps de notre moitié. Aussi, après un regard et un léger signe de tête, je demandai à nos hôtes s’il était possible que les deux tables se trouvent côte à côte afin de partager visuellement ce moment. Ils répondirent par l’affirmative et en quelques secondes, modifièrent l’organisation de la pièce et rapprochèrent les deux tables.

Nos hôtes nous ayant ainsi rassurés, ils nous proposèrent d’aller nous doucher pendant qu’eux-mêmes se préparaient. Nous nous dirigeâmes donc vers la grande salle de bain et nous lavâmes rapidement avant de passer les peignoirs blancs, doux et moelleux. Puis, nous revinrent dans la pièce dédiée au massage. Nos hôtes nous attendaient, nus. La salle était plongée dans une semi-obscurité, des bougies parfumées dispersées tout autour des tables rajoutaient une chaude lueur tandis qu’une musique zen incitait à la détente.


Ils nous invitèrent à quitter nos peignoirs et à nous allonger sur le ventre. Les tables étaient équipées d’un coussin troué pour le visage. Nous prîmes place chacun sur une table, échangeâmes un regard amoureux avant de nous positionner, le visage dans le coussin, les bras soutenus par des repose-bras situés sous le coussin de tête. La masseuse vint près de Guillaume tandis que son mari s’approcha de moi. Les yeux fermés, je me mis à l’écoute des mouvements autour de moi, et des sensations sur mon corps. Il posa les mains sur mes chevilles, les y laissa un instant avant de faire doucement couler un peu d’huile sur mes mollets. Je devinais que sa femme exécutait en miroir les mêmes gestes sur Guillaume. Doucement, il commença à étaler l’huile sur mes jambes par des mouvements appuyés et circulaires, les chevilles, les mollets, le creux des genoux, puis les cuisses, lentement, profondément. Je me laissais porter par ses gestes, le parfum de l’huile, la musique. Il remontait lentement, massa mes fesses, puis remonta sur le bas du dos, la colonne, les flancs…

Régulièrement, une main posée sur mon corps, il versait de l’huile puis reprenait ses mouvements doux mais décidés. A aucun moment, le contact physique ne fut interrompu. Arrivé en haut du dos, il se déplaça silencieusement pour venir se placer près de ma tête. Il versa de l’huile sur mes épaules et mes bras et poursuivit le massage. Lorsqu’il se pencha pour masser mon dos, il vint frôler mes mains près des repose-bras ; je restai immobile. Il s’avança un peu plus et je sentis sous mes doigts les poils de son bas-ventre. Je bougeai légèrement les doigts, attendis une réaction : il s’appuya un peu plus. Enhardie, je caressai légèrement sa peau, descendis vers son pubis puis frôlai son sexe : il était en érection. Je poursuivis ma caresse le long de la hampe pendant que lui-même, très professionnel, continuait le massage. Je me dégageai doucement du coussin, tournai la tête et ouvrit les yeux pour observer Guillaume : la masseuse était toute proche de lui et il lui caressait les fesses. Il tourna la tête à son tour et me regarda : nous échangeâmes un sourire complice puis reprîmes notre position.


Quelques minutes plus tard, une voix chuchota à mon oreille : « Vous pouvez vous retourner sur le dos. » Je m’exécutai, imitée par mon homme. Nous nous installâmes, les bras le long du corps, détendus et attentifs. Le massage recommença par les pieds, puis chacun des orteils, les jambes. La zone centrale fut évitée et le massage recommença dans la partie haute du corps ; d’abord le cou, puis la poitrine, longuement, sensuellement, puis le ventre. Enfin, ses mains glissèrent à l’intérieur de mes cuisses, les écartèrent légèrement et relevèrent mes genoux. Je sentis les doigts saturés d’huile glisser entre mes fesses, caresser quelques instants la rosette pour la détendre, puis appuyer légèrement jusqu’à ce qu’une phalange puisse y pénétrer. Elle y resta ainsi, immobile, tandis que l’autre main caressait et huilait mon sexe, trouvait le bouton et commença de doux mouvements circulaires. Le souffle court, j’ouvris les yeux pour observer la table toute proche : la masseuse était penchée sur Guillaume qui lui emprisonnait un sein de la main. Entre ses doigts, le sexe de mon mari était tendu, exigeant. Elle effectuait de petits mouvements délicats sur le gland et j’entendais à son souffle que lui aussi appréciait ces gestes effectués de main de maître(sse !).

Je fermai les yeux à nouveau, me concentrant sur mes propres sensations ; je sentais le plaisir monter, refluer légèrement puis monter à nouveau sous les doigts experts du masseur. Soudain, en quelques secondes, je sentis mon bas-ventre se crisper puis un spasme me secouer ; je gémis et ouvris les yeux pour regarder mon mari : au même instant, son souffle se bloqua et je vis son sexe libérer sa semence sur les doigts de la masseuse. Je la vis sourire, échanger un regard avec son mari, puis essuyer ses mains dans une serviette. Guillaume ouvrit les yeux, me regarda et me sourit en mimant de ses lèvres : « Je t’aime ! » ; je lui répondis de même : « Je t’aime aussi ! ».

Les masseurs se rejoignirent entre les deux tables ; ils se tenaient par la main et nous indiquèrent à voix basse que nous pouvions disposer à notre guise de la douche et du grand lit installé dans l’autre partie de la salle de massage et que nous n’avions pas remarqué. Eux-mêmes allaient s’absenter pour retourner dans leur appartement situé à l’étage pour, nous dirent-ils, profiter de l’excitation que cette séance avait provoquée sur eux deux. Nous avions trois heures devant nous, à occuper comme bon nous semblait ; leurs yeux amusés semblaient indiquer qu’ils avaient une petite idée des activités que nous allions choisir… Un numéro de téléphone était inscrit sur une feuille, il nous suffirait de les appeler lorsque nous souhaiterions quitter les lieux. Nous les remerciâmes chaleureusement pour ce délicieux moment et décidâmes de profiter de leur invitation. Nous les vîmes enfiler un peignoir et quitter la pièce silencieusement. Guillaume ouvrit les bras et je vins m’y blottir, nos corps huilés glissant l’un contre l’autre. Nous nous embrassâmes langoureusement et convinrent de renouveler cette délicieuse expérience au moins une ou deux fois par an.

La douche puis le grand lit nous attendaient…
A.

Commentaires

  1. Quel délicieux compte rendu , qui donne envie d'en faire autant !
    Vous êtes un couple formidable , très unis !
    Cela m'enchante !

    Merci pour tout ce que vous nous offrez!
    Bises très amicales de Suisse

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  2. Merci pour ce magnifique récit, toujours aussi bien écrit, le moindre détail nous est conté, laissant notre imagination vous rejoindre. Je dirais qu'un mot, l'excitation est monté en moi au fil de cette lecture. Votre complicité est magnifique et pleinne d'amour. Merci encore à vous.
    Camerone1831

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  3. Vous avez un don pour l'écriture et faire doucement monter la tension érotique jusqu'à la libération. Comme je vous l'avez déjà dis, j’adore vos récits que je trouve toujours très stimulants et excitants.
    Je l'ai lu avec grand plaisir et une de mes mains était très occupée...
    Bises à vous deux
    Julien

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